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Un article sur le web : La Plume culturelle (par )


Pour parer au froid de l’hiver, rien de tel que la chaleur des mots. Depuis fin novembre 2012, une association de poètes amateurs s’est formée à Nancy. L’amour du verbe transpire jusque dans le nom, « Le mot ment ». Chloé Charpentier et Maël Gentgen, deux étudiants de 22 et 23 ans, ont décidé de remettre au goût du jour, tous les lundis de 18h a 20h au CCAN, l’art de Baudelaire ou de Prévert. Et la recette fonctionne !


Chloé Charpentier, présidente et co fondatrice de l'association poétique Le Mot Ment. - © LPC | Michel-André Krawczyk
Chloé Charpentier, présidente et co fondatrice de l'association poétique Le Mot Ment. - © LPC | Michel-André Krawczyk
La poésie à Nancy, ça ne court pas les rues, et les deux étudiants en lettres modernes à la faculté de lettres de Nancy, s’en sont bien rendu compte. Chloé Charpentier, la présidente de l’association, est tombée dedans dès son enfance : « J’ai toujours été attirée par l’écriture », indique l’intéressée. Pourtant, cette dernière ne vient pas d’une famille où l’on lit particulièrement ce genre littéraire : « Je ne saurai pas dire d’où me vient cette passion, mes parents n’étaient pas spécialement des lecteurs de poésie, bien que ma mère se soit évertuée à nous faire apprendre par cœur et à réciter des vers de Maurice Carême ou de La Fontaine », se souvient la jeune étudiante. Pour des raisons économiques et logistiques, Maël Gentgen et Chloé Charpentier délaissent l’université de Lorraine pour se tourner vers le CCAN, Centre Culturel Autogéré de Nancy auprès duquel cotisent tous les membres de l’association. Et « Le Mot Ment »  naît. De simple rassemblement d’amis aimant jouer avec les vers le groupe devient un véritable collectif de poètes en tous genres. « Au départ, j’ai attiré quelques connaissances. Les gens sont venus, certains sont restés, d’autres sont partis et puis finalement aujourd’hui on est un vrai groupe », se réjouit Maël Gentgen, le co-président. Le bouche à oreille opérant, la structure, qui ne rassemblait au départ que des jeunes d’une vingtaine d’années, constitue aujourd’hui un véritable cercle intergénérationnel.

La poésie, c’est la liberté

Pour « Le Mot Ment » un seul mot d’ordre, la liberté. Seul le thème choisi par un des deux organisateurs fait figure de règle. « Chloé ou moi choisissons un thème. Ca peut être un poète, une idée, une thématique, un sujet qui nous a fait réagir dans l’actu. C’est la seule chose imposée », explique Maël Gentgen. Il n’y a aucune règle, le vers n’est pas de rigueur, toutes les écoles sont représentées. Le collectif n’a pas pour but de devenir porte-parole de la « bonne » poésie ou d’imposer à ses membres une façon de lire celle-ci, ce sont l’échange et l’apprentissage de l’autre qui régissent le groupe. Mais chacun défend à sa façon sa conception de l’art de Rimbaud. Quand il entend parler de vers libres, le doyen du groupe, âgé de 70 ans, fervent encenseur de la poésie classique, s’étrangle. « Les vers libres ça n’existe pas », clame-t-il en pleine séance. Pourtant peu importe la forme, chacun se laisse envoûter par la magie des mots. Loin de faire dans l’amateurisme, « Le Mot Ment » échange sur la moindre virgule. 

L’avenir des mots

L’avenir, les poètes y pensent peu. Continuer à faire ce qu’ils aiment et échanger reste leur souci premier. « J’adore partager des auteurs que j’affectionne, comme Vénus Khoury-Ghata ou Tristan Tzara », déclare Maël Gentgen. Ce sont leurs différences qui enrichissent les membres. Bien conscients de l’élitisme de la poésie et de sa popularité en chute, les deux fondateurs de l’association ne se formalisent pas pour autant. Au « Mot Ment », si les participants plaident pour une démocratisation de la poésie, continuer à se rassembler autour des mots reste l’essentiel. L’équipe affiche tout de même quelques petites ambitions. L’idée d’un recueil rassemblant les meilleurs poèmes écrits par les membres commence à faire son chemin. Chloé Charpentier souhaiterait mettre en place des partenariats avec les librairies afin de lancer des lectures ou d’échanger des ouvrages. « Si nous le pouvons, nous aimerions apporter encore davantage de crédibilité à notre organisme », affirme-t-elle. Mais c’est la poésie qui prime.

Contacts et renseignements : 
Association Le Mot Ment - Centre Culturel Autogéré de Nancy (CCAN)
 
69 rue de Mon-Désert - 54000 Nancy 


L'Est Républicain parle du Mot Ment :



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