Les premiers pas...

Les poèmes d'un "mot ment" :

La première du club a été l'occasion d'un atelier d'écriture autour du thème "le mot ment". Des surprises et de l'originalité dans la lecture qui a suivi l'écriture, en tout cas beaucoup de plaisir à faire réagir nos poètes dont voici les textes :

David, Mathilde, Mathieu D. :

Et pour citer un grand philosophe : C’est tout, pour le moment.

Paul :

Birque-à-braque :

Ici : un fauteuil, un recueil, un ami,

Là-bas : une fille, déshabille mon ennui,

Plus tard : un retard, un hasard, des ennuis,

Demain : un repas, un chagrin, des amis,

Ce soir : une ambiance, une séance, de l’envie,

Et aujourd’hui comme hier

Coule la Seine, coulent les mots

Coule mon chagrin comme un sot

Telle une tristesse immortelle

A la vie, à la mort,

Une lumière, une rencontre,

Un chemin.

A la nuit, comme à ton sort,

Une lumière, un point d’ombre,

Un destin.

Tu es pour moi, la nuit est ta demeure

Tu es dans mon cœur, chagrin doux haut et froid

Je reste sage, comme une image,

J’attends mon heure,

Pour le moment…

Théo :

Crotte de Bic

Et blam !!!

Mot mot mot mot motel

Mot tête à claque la porte à faux.

Foulard de porc à Avignon

Dans ta gueule.

Je vends des peaux

Et des zizis.

Des peaux d’zizi à bas prix venez ! Venez !

Et ma maman,

Ma môman.

Mickaël :

C’est le moment je sais que ma maux vient

C’est peut-être aussi un peu le tien.

Mais maintenant je comprends enfin.

J’irais bien promener le chien.

Le mot ment mais je m’en vais quand le mot vient.

Et c’est l’occasion de placer le mot « rien ».

Damien :

Le mot ment. Forcément. Forts ses mensonges. Force de mentir,

Nous vivons. Et nos vies s’en vont.

Dans le flou, forcément.

L’échafaudage des phrases, du vocabulaire,

Un mensonge,

Mensonge nécessaire,

Enrichissant,

Le mot ment, forcément,

Et c’est sur son mont que

Nous nous installons…

Le mot ment, le mot bavarde, le mot est ivre, il titube,

Lui faire confiance, inévitable l’échec,

Le mot ment,

Il faut faire avec.

Célia :

Le moment :

Le mot ment : prenons l’exemple de N.T.M. ;

Sigle signifiant « Nique ta mère ».

Un jour d’automne 1995,

Un petit garçon osa prononcer l’anagramme,

Ses parents ayant d’abord pensé qu’il s’agissait d’une rébellion, le menacèrent :

« Tremble Néron ! »

Le petit Néron, dans l’incompréhension de la menace, réfléchit un moment.

Prenant l’expression au premier degré, il retira son pantalon.

Enfant précoce, sauf au point de vue sémantique, il réalisa alors sa destinée d’Œdipe-roi et niqua sa mère.

Moralité : le mot ment.

Evodie :

Le mot ment

Maison de fous,

Sur un rythme endiablé les tortues doivent danser.

Aux pirates les ratures, aux raclures les bitures.

Hommage à toi pigeon, exilé

Balance les fioritures

Et au monde fait coucou.

Mathieu O. :

Fink’braü

Fink’braü,

Chips disloquées, canettes argentées,

Fink’braü,

Tablées de myopes et de frâlés,

Prends garde à toi Franky.

Etienne,

Surréaliste barriolé, poète d’Ebène

Et d’Haïti

Je te défie.

J’ai à côté de moi des plagiaires et des Vosgiens,

Des Grecs, des Bics !

De cruels origamiques ! Des escroqueries d’écrivains ! 

Fink’braü,

Génération décontenancée

Fink’braü,

Abolition de la Solennité

Fink’braü,

Moment d’un premier jet !

Chloé :

Le mot ment :

C’est le moment de la vérité,

Le moment de dire en face

La face du monde et le mensonge affable

O poète à tête tendue vers le vers déversé sur le monde le mensonge d’hiver et d’été que tu étais ! 

Enfer du vers ! Perséphone aphone mise à l’équerre 

C’est le moment incrédule qui croît et qui décroît au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit appris par cœur et qui t’écœure !

C’est le moment qui ment, et qui dément.

C’est ton heure, poète à tête tendue vers l’envers !

C’est ton heure,

C’est le moment.

Ne le crois pas et fais des vers.

Théophile :

Si le mot ment

Comme les cavatines des amants

Pourquoi étaler ses sentiments

En cet instant ?

Maël :

Le mot ment là où l’enfer me ment.

Orgie de syllabes en mouvement désaccordé.

Oragerie de maux en déferlement de vers.

Brisé à la censure du mot.

Brisé à m’ouvrir les veines.

Le mot ment et je me coupe la langue

Pour jamais devenir le poète du verre.

Silence.