jeudi 24 janvier 2013

Les vers des cadavres étaient exquis


Autour de la découverte de quelques textes tirés d'Histoire de Marie de Georges Brassaï, nos poètes se sont interrogés sur les questions fort à propos de la position sociale et du poème narratif, après quoi nous avons procédé à quelques cadavres exquis d'après des thèmes tirés de ce recueil, mais l'écriture a procédé vers par vers plutôt que mot par mot. L'exercice a été reconduit autour de chaque poète présent : chaque Marie auscultée autour de son nom... Au diable les pomposités ! Trève de pédanterie !
"Je suis pas une Demoiselle, moi, j'ai pas de Pognon,
            alors pourquoi qu'on me dit : Mademoiselle Mal-
            armé ?"

Atelier d’écriture : variation autour de deux thèmes : le poème narratif et le tableau social.

Théophile :
Arma virumque cano
Je chante le balai et l’eau de Javel
Dis-moi où est le chat
Ô muse de la mère Michel.

Chloé :
La table a craqué. J’ai pensé c’est Marie qui revient.
Elle a bousillé mon vers, la boniche de Marie.
Maintenant, ça ne veut plus rien dire.
Et son vocabulaire à la mords-moi-le-nœud, c’est pire.
Et ma grande imagination délirante et abracadabrantesque s’est tarie.
C’est la faute à Marie. Marie qui a craqué,
qui a craqué mon vers pompeux pour en faire ça.

Théo :
« Ma vie »
En fait,Les bulles remontent et ploup ploup ploup
Je reste
J’attends
Mon zeste de citron
Bon, bon, dit le patron
Et il arrive
Vive le patron !
Et puis je pars.

Mathieu :
Mon copain Maurice a une très vieille écharpe.  
J’osais pas trop lui emprunter  
à cause 
de son goût prononcé pour les habits 
j’déconne il habite ailleurs
C’est un mauresque, Maurice ! 
Toujours une lutte sous le coude 
C’est sa prison la case, deux mètres ou trois coudées
Le pouce. Stop. On s’arrête et on mateses poils. 
J’ai dit tout le monde regarde ses poils.
On marque le point, la suspension
Tout le monde s’étire 
Allez on s’accroche au point de suspension
Chez moi il y en a pas  
Impossible d’y échapper
C’est ma façon de voir les choses !
Ca ne se discute guère 
Mais c’est beau d’s’instruire
Dans un H , L, M.
Dans un K !
Ou dans l’autre
bref mon copain Théo a une très vieille écharpe 
Tout de même ! Ma pilosité ! C’est pas une maison de passe ! 
faut pas la cacher

Florian :
Quand j’étais là
Je n’y suis plus
Comment vous dire ?
J’y ai laissé
Un brin de moi
Sans bras en moins
Du moins je crois
Comment vous dire ?
Se souvenir
Sans coup férir
De la poussière
Sous le tapis
Pas de cadavre
Et bien tant pis
Qu’avez-vous cru ?
Je ne suis pas cru – el
Vous me direz
Où est la forme
Je réponds
Je suis à fond
(A fond la forme !)
Faire de la pub
Pour Décathlon
C’est pas social
C’est faux-jeton
On fait c’qu’on peut
Pour coller au ton
Je vous assure
Malgré mes mots
Je vote coco

Atelier d’écriture : cadavre exquis n°1 inspiré du lexique de Marie.

Autour d’un mot choisi par chaque poète, le thème est donné : le lexique de Marie est à la fin du recueil, ce sont les mots auxquels elle met une majuscule parce qu’ils ont place importante dans sa vie.

La Lessive
Lessivé de vos taches !
Holà ! Fais mousser le champagne pour shampouineuses !
Et frotte et gratte tutti frutti
Régler la mise, et mordre la laine, laisse le pire, aimer sa peine
La bonne sœur me passe un bon savon
Là, les civières suivent le service,
La lessive et les femmes lessivèrent au gré des allées des supermarchés
Vive la lessive !

Capitaliste
La lutte des classes et la crasse des luttes
Capital originalement con !
Paris ! Londres ! Rome et Pékin ! Il fut un fervent capitaliste !
Cap ou pas cap ?
J’ai fait exprès d’être fasciste ! Capitaliste !
Capitole ; Capitale des capitalistes !
Qu’est-ce qu’i foutent ici, ceux-là ?

Les crottes de Jaqui
Les crottes de Jaqui, vous en souvenez-vous ?
Jaqui qui ? Celui qui trotte
Crotte de Jaqui que je le lynche…
Jaqui se veut chèvre sanguine. Seguin l’achève !
Tu dors, tu bouffes, et tu chies ; putain Jaqui ! Sacré animal.
Et Jaqui ! Et Jafar ! Je dis qui… tu dis quart
La défaite
Mon héro, c’est Jacquouille la Fripouille.

Pognon
Brassaï ne brassa pas que des billets doux,
Alors j’ai commencé à faire la manche,
Ah ! Boule ! Débile ! Maboul ! Ton fric !
Les clochards jouent à l’Euro Million,
Puisque si j’en avais, je ne serais pas là !
Je t’emmènerai loin de la thune,
là où on  voit mille et une dunes
Sous le pont Kennedy,
Coulent la Meurthe et mon chagrin !...

Grande Vie
C’est tout court la vie, comme un pipi.
Grandeur de mon café ! Déca ! Déca ! Danse ! Soca ! Soca ! Danse !
Marceline a couché dans la grange.
Elle est grande, elle est longue, elle est pleine de vie !
Grandes vies et petits esprits se côtoient dans le palais de mes envies
Grand Nancy, grand Nancy et grands cœurs !!
Au cinéma, sur l’bel écran, la vie en grand.

Château
Tes rondeurs ondoient dans mon âme crénelée.
Le château à la chasse d’eau,
Château de sable ou château de cartes, qu’importe ?
Est-ce le château qui te fait rêver  
ou l’horizon juste à côté ?
Maison, poubelle et parolier (chantent en cœur)
Ô mon château ! ô ma mémoire !  ô mon Rimbaud, pauvre clochard !
Château bas, messieurs, il s’est effondré en brave.
Dire ô châtelain, la vie d’château, 
c’est mon credo.

Le c…
C’est le doux chant du cul
Votre cul, mon amour, embaumait notre chambre,
Pourquoi toujours parler de cul
quand le devant est plus intéressant ?
Cucur, bites, assez !
Marie est attirée par ce Quelque chose.
Ce Quelque chose avec un grand Q !
Ma Maman a le Q.I. d’un Cubis cuit.
Dans ton cul !

Atelier d’écriture : un cadavre exquis n°2 autour des prénoms de chaque poète.

Théo :
Théo c’est le copain de Balthazar.
Eh ! Oh ! T’es où ? T’es haut
Oh ! Eh ! Tué ? Comment ? Là-haut ?
Théo Moris, goût dentifrice,
Quand je pense à lui, j’ignore pourquoi,
Je le vois  avec un ukulélé, gratter, gratter…
Deux lettres s’assemblent : le T de Terre et le O d’OrchestreThéo :
dieu des poètes des poètes en somme…
Théo t’es où ?
T’es haut, trop haut !
Je te descends !  
Pan !  
Fin.

Paul :
Paulo, Polaroïd, Polochon, chonchon, chonchon !
Des polos, j’en ai plein mes armoires mais aucun poète !
Paul à Pau
Convoquez le marché ! Appelez Paul !
Défroque ta mère ! 
Ramène ton blé ! 
C’est Interpol ! 
Intermarché !
Paul fait pleurer Popol
Allez Popol, fais-nous un bip-bip !
Un jour, t’auras le bon rôle, Paul.

Mathieu :
Ton imprécatoire, mate !
Ma vigie Virgile 
Matelot à l’eau 
Je te réponds
Mathieu, ton mât est partout célèbre.
Dans sa chemise blanche et son petit chandail
marron, les lunettes prêtes à fixer la page
blanche et à la noircir promptement,
ils’arrêta net.
Mathieu n’a d’yeux que pour elle.
Mathieu, matte les dieux,
des poètes en somme…
J’ai connu un Saint-Mathieu, celui-là de Saint n’a que les tétons,
plus poilu, plus ventru, plus poilant qu’le Mot Ment,
Je suis l’homme inconnu,
le mieux barbu, Adieu !

Florian
J’aurais pu être Flore, je ne suis que hi-han comme l’âne
Alors je lui ai dit : « bois cul sec, l’absinthe, ça rend les idées claires. »
Misère, misère, à flot, afflue !  
Florian !
Florian, Florian pays gourmand,
Dans la mer agitée, je vois les flots riants !
Ô Poséidon, ton humour aiguisé…
Un ouragan a déchaîné les flots,
Florian, riant de mille éclats,
glace le sang des méchants !

Chloé
Je est un autre ! Mon cul !
Dans Tartuffe tu avais le beau rôle.
Douce et éphémère, brumaire en Septembre !
Chloé éclot ! Et quoi ?! Je clos.
Le débat est presque clos, et la haie taillée.
Noé ! Christophe !
Maé ! Rodolphe !
Psyché ! Adolf
Un mausolée pour Jean-Pierre Koff !
Chloé Chloroforme c’est bon pour la forme !

Théophile
Théophile, côté face, côté pile
Je pourrais faire un jeu de mot,
mais là Théo, file !
Théo file tel un philanthrope.
Théophile… filiforme, forme de poèmes… !
Il est comme Maurice, l’amour grec en plus !
Ah ! Continue à m’aimer !
Le temps défile, défi, dévie, à la file !

Franck
En colo, je fais rimer mon prénom  
avec banque ou tank,
Honte aux prisons et mort aux cons !
Franck es-tu franc ? Clovis ou monnaie ?
Le FRAC de Franck est désormais à vendre à la Fnac :
A moi l’Amour ! A moi les barques !
Roulez tambours ! Saltimbanques !
Avec Franck, c’est à la bonne franquette !
Vas-y Francky, c’est bon !

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